top of page

Ecovillages : à la rencontre des bâtisseurs d’utopies

Un article de Mathilde Cherbuin

 

 

Souvent considérés comme des projets marginaux et autarciques, les écovillages peinent à trouver reconnaissance auprès des politiques et des acteurs régionaux. Dans le vaste champ d’études de l’action collective et des mouvements sociaux, très peu d’attention est portée au mouvement des écovillages. Pourtant, l’engouement pour ces nouvelles formes de vivre ensemble prend de l’ampleur, et il paraît important d’en comprendre les composantes ainsi que les relations avec les autres sphères de la société. Se considérant comme des laboratoires d’expérimentations sociales, les écovillages peuvent constituent un pont entre l’ancestral désir de retour à la terre et des solutions avancées sur les plans technologique, écologique et social. Après avoir défini le courant de pensée dans lequel s’inscrit ce mouvement alternatif, nous verrons à travers quelques exemples que les écovillages peuvent s’intégrer dans un véritable projet de développement territorial, notamment grâce à leur activité agricole, et être les acteurs d’une nouvelle forme d’économie collaborative, alliant dimension sociale et écologique.

 

Les écovillages, un mouvement alternatif en pleine émergence

 

Un engouement nouveau

Le concept d’écovillage, né de la plume de Diane et Robert Gilman en 1991 (Gilman & Gilman, 1991), a véritablement été initié par Ross et Hildur Jackson (Gaïa Trust 1 ) qui créèrent le premier écovillage officiel au Danemark en 1991, et qui devint par la suite le siège de l’association Global Ecovillage Network (GEN). Repris publiquement pour la première fois au Sommet de la Terre de Rio en 1992, Gaïa Trust et le GEN ont proposé, lors de la rédaction de l’agenda 21, « la terre est notre habitat » afin de promouvoir l’intérêt des écovillages comme réponse communautaire viable à tous les problèmes liés à la dégradation de l’environnement par l’homme et soulevés par le rapport Brundtland (Ricard, 2003). En France c’est vers la fin des années 90 que le mouvement prend de l’ampleur, et c’est en 1997 lors de la première rencontre inter-projets que le réseau français des écovillages (RFEV) est créé (Mayer, 2003).

 

Les écovillageois, des militants pragmatiques

Les écovillages, également dénommés écolieux ou écohameaux selon leur taille, sont des regroupements d’individus qui ont fait le choix délibéré de vivre ensemble en fonction d’une idéologie politique clairement définie et selon des valeurs communes qui incluent nécessairement la dimension de durabilité écologique dans l’aménagement et le mode de vie (Mayer, 2003). La diversité des projets est extrêmement variable 2 en fonction des attentes et des objectifs de chaque communauté ou de chaque collectif, mais tous s’inscrivent dans une volonté de construire des espaces locaux alternatifs qui intègrent les dimensions environnementales, socioculturelles et économiques. A ce titre, les écovillageois peuvent être considérés comme des militants pragmatiques qui, face à l’impossibilité apparente des pouvoirs publics à solutionner rapidement des problèmes lancinants, agissent par eux-mêmes à une échelle très localisée (Ion, Franguiadakis, & Viot, 2005).

 

La dimension sociale : un lieu privilégié pour l’expression des solidarités locales

La dimension sociale des écovillages fait référence au désir de créer des communautés démocratiques, égalitaires et où le sentiment d’appartenance à un groupe social partageant les mêmes aspirations prend un sens concret (Silvestro, 2007). Face à une société emprise à l’individualisme et à la compétitivité, l’individu, sujet à l’angoisse de se voir éliminé, reste en permanence en deçà de ses aspirations (Kempf, 2009). De par leur dimension collective, les écovillages privilégient la coopération à la compétition et favorisent ainsi la reconstitution d’un tissu social convivial et solidaire en s’attachant à réduire les écarts sociaux (Luyckx, 2009). Pour des personnes en difficulté morale et/ou financière, ils peuvent ainsi représenter la possibilité de vivre une vie alternative en accord avec leurs idéaux et leurs désirs réels (Thibaud, 2006). Les communautés écovillageoises peuvent ainsi se substituer à certains services sociaux de l’état par le biais de relations sociales communautaires prenant en charge les personnes les moins autonomes (Jackson, 2004).

 

La dimension écologique : vers une nouvelle conception des relations homme-nature

Face à un système de développement incapable de concilier production et préservation de l’environnement, les écovillages placent la durabilité écologique au cœur de leur projet de vie, et refusent l’idéologie moderniste de maîtrise et d’exploitation de la nature (Silvestro, 2007). L’idée fondatrice de ce changement de paradigme est de ne pas utiliser plus de ressources naturelles que ce qu’il n’est possible de reconstituer, ce qui se traduit inévitablement par une diminution de la production et de la consommation de biens et de services (Luyckx, 2009). Pour réduire leur empreinte écologique et atteindre une certaine autonomie alimentaire et énergétique, les écovillages utilisent des techniques et des technologies vertes telles que l’écoconstruction, l’agroécologie 3 pour la production de l’alimentation et l’utilisation des énergies alternatives. Se considérant comme de véritables acteurs de l’écologie appliquée, les écovillages ont défini la dimension écologique de leurs actions selon quelques grands principes : maintien de la biodiversité, protection et restauration des habitats naturels, préservation des paysages, développement d’un modèle agricole et de gestion forestière adapté au territoire (La Houle, 2004).

 

La dimension économique : des acteurs de l’économie sociale et solidaire

La viabilité d’un écovillage suppose la création de structures économiques efficaces, alliée à la pluriactivité (Thibaud, 2006). Même si cette volonté de faire émerger des activités économiques endogènes fait consensus, les formes et les finalités de celles-ci sont extrêmement variables en fonction des aspirations et des connaissances de chacun (Silvestro, 2007). L’activité agricole est souvent le pôle principal de développement de l’activité économique de l’écovillage, suivi par l’écotourisme, l’accueil des écoles et des classes vertes, stages de formation en agroécologie, chantiers de rénovation ou de construction, ou bien le développement de PME relative à l’écologie, comme par exemple l’écoconstruction (Gamberini & Hyvernat). En recherchant l’autonomie alimentaire et énergétique, les écovillages sont également amenés à développer des activités productives qui ne sont pas nécessairement marchandes. Dans tous les cas, les écovillages privilégient les circuits courts pour la production, la consommation et la commercialisation de biens et de services, afin de limiter leur empreinte écologique et permettre la création de lien social. Selon la définition de Jean-Louis Laville à propos de l’économie sociale et solidaire « […] une forme économique hybride (marchande/non marchande) élaborée par des personnes librement associées et dont la finalité est de renforcer la cohésion sociale, de créer des emplois et de la richesse sociale, d’approfondir la portée de la démocratie et de combler des besoins plutôt que de faire des profits 4 . », les écovillages peuvent être considérés comme des nouveaux acteurs de l’économie collaborative 5 .

 

Les écovillages comme acteurs de l’agroécologie

Les définitions de l’agroécologie sont multiples, mais certaines vont au-delà des aspects liés strictement à la production agricole, en intégrant les dynamiques territoriales et les acteurs sociaux qui véhiculent les paradigmes d’une agriculture durable, écologiquement respectueuse, économiquement viable et socialement équitable (Wezel & Jauneau, 2011). Selon Pierre Rabhi, « l’agroécologie se situe au-delà d’une simple alternative agronomique. Elle est liée à une dimension profonde du respect de la vie et replace l’être humain dans sa responsabilité à l’égard du vivant ». Les écovillages, de par les valeurs qu’ils véhiculent et en tant que mouvement social visant à promouvoir l’autonomie alimentaire et la création de lien social, peuvent ainsi être considérés comme des acteurs de l’agroécologie.

 

 

De la marginalisation à l’intégration

 

Une véritable volonté d’intégration territoriale

Même si le concept d’écovillage se présente comme une forme de rupture avec le système actuel, il est à différencier du mouvement post-soixante-huitard de contre-culture, oppositionnel et plutôt autarcique (Gamberini & Hyvernat). Aujourd’hui, certains d’écovillage ont une intégration territoriale exemplaire. L’autonomie alimentaire et énergétique est certes un des principaux objectifs, mais l’ouverture aux autres est également un axe prioritaire. Se considérant comme des laboratoires d’expérimentations sociales, les écovillages ont vocation à constituer des expériences pilotes susceptibles d’être reprises par des individus ou des collectivités (Deraspe & Fauteux, 2008). Sont-ils un modèle pour la construction d’un meilleur futur ? La demande actuelle aspire à considérer ces villages écologiques comme des pôles attractifs et dynamiques, intégrés et intégrant le tissu local social, économique et politique (Gamberini & Hyvernat). Les écovillages peuvent ainsi représenter idéalement une solution pour redynamiser des zones rurales désertées et où l’activité économique est délétère, en favorisant l’ancrage territorial par le développement d’une agriculture de terroir et de proximité, combinée à d’autres activités. En voici quelques exemples.

 

Ecolonie, un pari réussi

Ecolonie est un écovillage vosgiens, à consonance française et hollandaise. L’accueil touristique est l’activité principale, plus de 350 personnes résident temporairement sur le site chaque été et participent à des ateliers de sensibilisation à la nature, mais la production agricole y occupe également une place importante. Les habitants des lieux ont tissé des liens forts avec les agriculteurs avoisinant ainsi que le boulanger du village voisin, et tous ont dans l’idée de créer un restaurant utilisant des produits locaux, largement ouvert vers l’extérieur. Même si l’acceptation de cette communauté étrangère par les locaux n’a pas toujours été évidente, Ecolonie a réussi son pari et le Maire les considèrent aujourd’hui comme des acteurs du développement indispensables à la vie et à l’économie locale. Les habitants de l’écovillage participent aux réunions « projets de territoire » et un des membres fondateur d’Ecolonie est même conseiller municipal. L’écohameau est également un acteur clé de l’économie locale car les touristes sont des consommateurs qui génèrent des retombées économiques non négligeables pour la commune. En montrant leur attachement à la terre et leur volonté d’ouverture, les membres d’Ecolonie ont gagné la confiance des riverains, ce qui leur permet aujourd’hui de travailler conjointement pour l’aménagement durable de leur territoire (Bridget, 2006).

 

La ferme des enfants / le hameau des Buis, l’agriculture au cœur du projet pédagogique

Au départ, il y avait cette petite école à la ferme, située sur une exploitation familiale dans le sud de l’Ardèche, « la ferme des enfants ». Puis Sophie Rabhi-Bouquet, à l’initiative du projet, a souhaité développer des liens intergénérationnels au sein d’un même espace de vie. Ainsi est né le hameau des Buis, lieu de vie et d’accueil articulé autour d’une école peu ordinaire. L’agriculture et l’écologie sont au centre des enjeux pédagogiques et les enfants appréhendent l’ensemble de la filière agricole à différentes échelles, depuis la production agricole jusqu’à l’assiette. La vingtaine de maisons abritant la soixantaine d’habitants du hameau ont toutes été écoconstruites, à partir de ressources locales. En 2009, l’installation de deux maraîchers sur 3ha prêtés par un agriculteur voisin et la création d’une AMAP, permet d’assurer une alimentation fraîche et locale aux habitants du lieu mais également aux parents d’élèves, aux visiteurs et à la population locale (Rousseaux, 2013).

 

Ungersheim, le village de l’économie symbiotique ?

Ungersheim, petit village de 2000 habitants du Haut-Rhin, ne correspond pas stricto sensu à la définition première d’un écovillage, mais il illustre parfaitement la volonté première des écovillages à voir les collectivités suivre leur dynamique. En effet, les habitants d’Ungersheim ont choisi collectivement d’explorer de nouvelles pistes de vivre autrement, en mettant en place un projet territorial durable, réfléchi et réussi. La construction de la plus grande centrale photovoltaïque d’Alsace sur d’anciennes friches industrielles, en association avec les communes voisines, a permis de diminuer les émissions de gaz à effet de serre de la commune, de dynamiser l’emploi local, les circuits courts de matière et le tissu local intercommunal. « Les jardins du trèfle rouge », exploitation maraîchère biologique de 8 ha mise en place par l’association ICARE spécialisée dans les chantiers d’insertion, permet de compléter les circuits courts existant pour la viande et initiés par les éleveurs de la région, tout en permettant l’inclusion de personnes en difficulté. Couplée avec la création d’un centre de formation en maraîchage biologique, une légumerie et une conserverie, qui a permis la création de 35 postes en insertion, l’ensemble fournit des produits transformés frais et biologiques aux habitants et à la cantine de l’école, qui propose aux enfants des repas entièrement biologiques tous les jours. En recherchant l’autonomie alimentaire et énergétique, ce projet territorial respecte les 6 principes de l’économie symbiotique 6 : utilisation des services rendus par les écosystèmes, utilisation des ressources avec parcimonie, collaboration et mutualisation, lien au territoire, respect des cycles écologiques globaux de la planète dans la création d’un nouvel habitat (Delannoy, 2012).

 

Une multifonctionnalité agricole qui favorise l’intégration territoriale

D’après ces différents exemples, il apparaît que l’agriculture occupe une place centrale dans les projets de développement des écovillages. Complétée avec d’autres pôles d’activités, l’agriculture est tout d’abord une source de revenus pour les écovillages et permet de leur assurer une certaine viabilité économique 7 . La vente à la ferme, sur les marchés, aux collectivités territoriales ainsi que la création d’AMAP permettent de créer des relations de confiance entre les producteurs et les consommateurs (Lamine, 2008), ce qui confère à l’écovillage un rôle clé dans l’alimentation de la région. L’émergence de ces nouveaux acteurs dans le domaine de la production agricole s’inscrit dans une dynamique plus globale de reterritorialisation de l’agriculture, marquée par la valorisation d’une agriculture de proximité ainsi que par le développement de circuits courts de commercialisation, ce qui permet de recréer des liens territoriaux entre les systèmes alimentaires et leur environnement naturel et humain. Ces systèmes agroalimentaires alternatifs permettent de répondre à une demande sociale de qualité vis-à-vis de l’alimentation (Chometon, 2011), aussi bien pour les producteurs de l’écovillage qui pratiquent l’autoconsommation, que pour les autres acteurs consommateurs de territoire. En prônant l’agroécologie comme modèle social et agricole, les écovillages placent la durabilité comme axe prioritaire de développement et participent ainsi activement à la réflexion et à la construction d’un nouveau modèle de société. L’activité agricole est également une activité structurante dans le développement personnel, aussi bien à travers un projet pédagogique qu’à travers, dans la lignée des jardins de Cocagne, l’intégration de personnes en situation d’exclusion.

 

 

 

A travers ces quelques études de cas, nous avons vu que les écovillages pouvaient être des acteurs privilégiés pour le développement territorial. Cependant, les écovillages ne représentent pas une solution universelle pour répondre aux différentes crises que nous traversons, et beaucoup de projets restent controversés et peu acceptés par les habitants de la région dans laquelle ils s’implantent. Refusant le concept de propriété privé, ne souhaitant pas participer économiquement au développement d’un système qu’ils réfutent, un grand nombre d’initiatives préfèrent rester en marge, choisissant l’autarcie et l’implantation souvent illégale plutôt que de chercher à rayonner localement. Cependant, même les projets revendiquant une réelle volonté d’ouverture se heurtent à des obstacles juridiques, économiques et politiques, malgré des outils ou des structures favorisant les projets collectifs, tels que le groupement foncier agricole, la société civile immobilière, ou bien l’association terre de liens qui facilite l’accès au foncier agricole. Pour pouvoir être considérés comme une des solutions aux problèmes socio-économiques que nous connaissons, ces initiatives doivent se multiplier et acquirent une visibilité sur la scène sociale. Cela suppose la création de relais politiques, la mise en place d’outils juridiques et économiques plus adaptés ainsi que l’approfondissement d’un ensemble de questions théoriques à travers une approche plus normative (Luyckx, 2009). Les écovillages ont ouvert de nouvelles perspectives d’actions dans l’écologisation de nos sociétés, mais jusqu’où ira leur reconnaissance en tant que modèle possible de développement ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sources

 

Bridget. (2006, juin). Ecovillages: utopie ou réalité? Consulté le 01 22, 2015, sur Muevet: http://muevet.free.fr/article.php3?id_article=167

 

Chometon, M. (2011, septembre). Émergence et registre d’action des associations pour le maintien de l’agriculture paysanne (AMAP) en périurbain : quel lien au territoire ?Vertido , 11 (2).

 

Delannoy, I. (2012). L'économie symbiotique. Consulté le 01 28, 2015, sur Do Green, conseil et innovation en économie symbiotique: http://www.economie-symbiotique.fr/leconomie-symbiotique/

 

Delannoy, I. (2012). Ungersheim : la stratégie du win-win-win. Consulté le 01 21, 2015, sur Economie symbiotique: http://www.economie-symbiotique.fr/tag/ecovillages/

 

Deraspe, N., & Fauteux, A. (2008, Printemps). Ecovillages: un concept qui fait des petits. La maison du 21ème siècle .

 

Gamberini, J., & Hyvernat, V. Une démarche originale de développement local, les écovillages en France. 

 

Gilman, R., & Gilman, D. (1991). Ecovillages and Sustainable Communities. Context Institute.

 

Ion, J., Franguiadakis, S., & Viot, P. (2005). Militer autrement. Paris: Editions Autrement.

 

Jackson, R. (2004). The ecovillage movement. Permaculture magazine (40).

 

Kempf, H. (2009). Pour sauver la planète sortez du capitalisme. Editions du Seuil.

 

La Houle, J. (2004, 10 12). Projet individuel? Collectif? Ou communauté? Consulté le 01 21, 2015, sur Ecolieux de France:http://ecolieuxdefrance.free.fr/CONCEPTS/collectif_ou_communaute.htm

 

Lamine, C. (2008). Les AMAP: un nouveau lien entre producteurs et consommateurs. Paris: Yves Michel.

 

Luyckx, C. (2009, septembre). L'écovillage, un modèle pour vivre ensemble à l'avenir? Imagine demain le monde .

 

Mayer, E. (2003). Ecovillages: utopie ou réalité? Village magazine (65).

 

Ricard, C. (2003). Historique des écovillages. Aube (6), p. 326.

 

Rousseaux, A. (2013). L’écovillage bâti à l’envers qui veut remettre le monde à l’endroit. Bastamag .

 

Silvestro, M. (2007). Les écovillages entre repli communautaire et engagement politique. Economie et solidarités , 38 (1), pp. 58-75.

 

Thibaud, Y. (2006). Ecovillages: les concepts. Consulté le 01 28, 2015, sur Passerelle Eco: http://www.passerelleco.info/article.php?id_article=350

 

Wezel, A., & Jauneau, J.-C. (2011). Agroecology – interpretations, approaches and their links to nature conservation, rural development and ecotourism. Dans W. Campbelle, & S. Lopez Ortis, Integrating agriculture, conservation and ecotourism: examples from the field (pp. 1-25). Springer.

 

© 2023 by SMALL BRAND. Proudly created with Wix.com

bottom of page