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« Transformer les contraintes en avantages », le Refrain de l’éleveur Olivier Lebert
Dans la Sarthe, Olivier Lebert a décidé de reprendre l’exploitation familiale en changeant de cap. Son objectif : transformer les contraintes en avantages, et mener une réflexion globale sur son exploitation. Il s’investit aussi dans les réseaux pour partager ses pratiques novatrices et a réalisé une conversion en bio. Prairies permanentes, vente directe et distribution de son fromage « le Refrain » aux acteurs locaux : tout un programme pour cet éleveur qui a choisi de produire autrement.
Le Pis qui chante, dans la Sarthe, est une exploitation laitière dans une vallée, traversée par une rivière qui débouche sur une pisciculture. Le mais y est gourmand en temps comme en intrants, et la qualité de l’eau se doit d’être irréprochable. Ce sont ces contraintes qui, avec la crise laitière des années 80, ont découragé le propriétaire de cette ferme à poursuivre son activité.
Mais son fils, Olivier Lebert, alors commercial, décide coûte que coûte de reprendre la ferme familiale, et de transformer ce que son père voyait comme des contraintes en avantages. Au fil des années, il a formé un Groupement Agricole d’Exploitations en Commun (GAEC) de deux personnes pour 108 hectares, remplacé les vaches Prim’Holstein par des Normandes, et abandonné peu à peu l’ensilage de maïs pour nourrir ses animaux avec de l’herbe des prairies permanentes.
Président de la Fédération des groupes de développement agricole de la Sarthe, il participe souvent à des rencontres de groupes d’agriculteurs. C’est d’ailleurs lors du Festival des Groupes organisé par Trame et la FNGeda en Franche-Comté qu’il découvre la technique du séchage du foin en grange. En installant un atelier de séchage chez lui, couplé à un toit photovoltaïque, il produit un fourrage de qualité, lui permettant de se convertir à l’agriculture biologique et d’obtenir une hausse de 25% du prix de vente de son lait.
Mais pour approcher l’autonomie financière, il faut vendre son produit le plus cher possible. Dans une double démarche de valorisation et de diversification des productions, Olivier et son associé installent un jeune pour développer une fromagerie: le fromage “le Refrain”, entre la Tomme et le Munster, est né.
Son ancien poste de commercial a été très utile pour promouvoir ce fromage fermier. Dans un rayon de 40 km autour, tout le monde goûte au Refrain: cantines, restaurants, collectivités… Et les points de ventes sont multiples: directement à la ferme (où des caissettes de viandes sont également disponibles) , parfois au marché ou bien dans les magasins. Le circuit de proximité demande de l’organisation, et des connaissances en marketing sont réellement bénéfiques pour promouvoir un produit local.