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Ardèche verte: 52 exploitants en réseau
Plus d’environnement pour plus d’agriculture. C’est le pari relevé par une poignée d’agriculteurs de l’Ardèche verte : constituer un collectif de terrain pour avoir un impact positif sur l’environnement tout en améliorant la compétitivité de chaque exploitation.
« Pendant la crise laitière de 2009, il fallait faire quelque chose. Alors on s’est regroupé, on a discuté pour essayer de trouver des solutions », explique Frédéric, éleveur laitier, « et on a décidé de répondre à un appel à projet de l’agence de l’eau. » C’est ainsi qu’une dizaine d’agriculteurs – avec des structures très diverses, polyculture-élevage, arboriculture et viticulture– avec le soutien de Nicolas Ribes, conseiller agricole, décident de monter un groupement d’intérêt économique (GIE) autour d’une thématique fédératrice : diminuer l’usage des pesticides, réduire les pollutions de manière significative et efficace sur le territoire de l’Ardèche verte.
Quelques voisins, déjà convertis au bio depuis quelques années, ont été de bons modèles pour comprendre comment produire autrement, de façon plus durable. Certaines structures du GIE, surtout celles en polyculture-élevage, ont converti leur exploitation en bio, les autres ont poussé la démarche environnementale sur la plus grande surface possible.
La diversité fait la force
Le GIE a permis de mutualiser l’acquisition de matériel : des machines qui permettent le désherbage mécanique pour plusieurs type de cultures, permettent de réduire considérablement l’usage de pesticides ; une dessileuse, conduite par un salarié du groupement, nourrit huit cheptels tous les matins, ce qui fait gagner temps et argent aux éleveurs. Les arboriculteurs envisagent d’acheter des filets en commun, afin de protéger les arbres fruitiers, typiques de la région, contre les attaques de grêle. Mais le changement de pratiques agricoles n’est pas acceptable si les performances économiques ne sont pas au rendez-vous. C’est dans ce but que les éleveurs laitiers ont signé, en partenariat avec Danone, un contrat de collecte de lait bio, afin de mieux valoriser leur production. Et ça marche! De plus en plus de fermes passent au bio, créant ainsi un véritable réseau d’agriculteurs qui travaillent ensemble. Aujourd’hui, le GIE Ardèche verte compte 52 agriculteurs, pour une surface totale de 1 800 hectares, dont 1 600 en agriculture biologique.
La diversité des types d’exploitations qui constituent ce groupement est telle que de nouveaux projets voient le jour. Une unité de méthanisation est prévue pour la fin d’année 2013. Elle traitera les effluents d’élevage, tout en produisant de la chaleur pour le séchage du fourrage. Les exemples concrets réalisés par ce collectif montrent que le changement est possible, et que les risques et les craintes sont limités par l’effet de groupe et l’entraide. Ici, chaque agriculteur, de manière personnelle, est poussé à remettre en cause son système dans sa globalité. Et quand 52 exploitations changent leurs pratiques pour mieux préserver l’environnement, cela a un réel impact sur tout le territoire.
En 3 points, la démarche des agriculteurs du GIE Ardèche verte
Leur objectif : changer leurs pratiques agricoles, pour un plus grand respect de l’environnement, et pour faire évoluer chaque exploitation,
Leur engagement : l’entraide et le partage de connaissances,
Leur structure juridique : le choix du GIE a permis notamment d’établir un diagnostic de territoire et de mettre en œuvre des mesures agroenvironnementales territorialisées, avec des financements de l’Europe et de l’agence de l’eau.